Les plumes du FN se recasent à l'UMP
Sarkozy a sa plume attitrée en la personne d'Henri Guaino.
On sait désormais que pour ses discours endiablés Fillon recycle les vieilles plumes du FN, incitées au désœuvrement depuis l'OPA sur les glauques idées frontistes réussie par l'UMP au printemps dernier.
De sorte que quand Fillon s'éprend de préciser sa pensée sur les tests ADN qualifiés de "détail", il s'en donne à cœur à joie.
On vous le livre in extenso, tant c'est ébouriffant.
"Qu'une partie de la gauche et du microcosme s'empresse de faire un parallèle avec le M. Le Pen révèle le vide de l'opposition et le conformisme d'une partie des observateurs politiques. Ce parallèle n'est pas seulement ridicule, il est honteux. Placer au même niveau un test ADN volontaire et encadré par un juge et les chambres à gaz est déshonorant. C'est une injure pour ceux qui ont connu les camps de la mort, et c'est une injure à l'intelligence. Libre à la gauche d'être hostile à notre projet de loi. Mais je lui récuse cette culture de l'intimidation, je récuse ses amalgames déplacés. Je dénonce la police des mots, dont parlait déjà (George) Orwell, qui prétend savoir ce qu'il faut dire, quand il faut le dire et comment il faut le dire. Je ne crois pas que la gauche qui a assisté passivement à la montée de l'extrême droite dans les années 80 et qui a provoqué le 21 avril 2002 puisse vraiment donner des leçons. Je dénonce ce politiquement correct qui interdit de parler lucidement d'immigration sans être soupçonné de xénophobie."
Clap clap.
TF1, diffuseur officiel de la Coupe du monde de Sarkozy
Je lis chez Fontenelle, qui lui-même le tient du Canard Enchaîné, que Sarkozy et Fillon s'en sont payé une grasse tranche le soir du match France - Nouvelle-Zélande.
Sarkozy et son homme de paille ayant chacun mobilisé un avion de la République pour le déplacement.
De la République.
On admettra que l'événement méritait pareil déploiement.
D'autant que les avions précités étaient garnis de people triés sur le volet.
A titre personnel, je n'étais pas à Cardiff.
Encore moins devant mon poste.
Sauf pour le dernier quart d'heure.
Opportuniste que je suis.
Preuve qu'il n'y a pas besoin d'avions de la République pour voler au secours de la victoire.
Qu'importe.
Je lis ça chez Fontenelle et ça me revient comme un boomerang.
Ce dernier quart d'heure de match visionné en direct sur TF1.
Avec l'émotion qui grimpe dans les commentaires.
La mise en scène de l'exploit.
Gilardi qui s'égosille au micro.
Et à l'écran, des plans répétés sur la corbeille officielle.
Des plans sur Sarkozy donc.
Sarkozy, regard humide.
Aux anges.
Vainqueur.
Lui aussi.
Quand vous avez vu ça, vous voulez en voir plus.
Ailleurs.
Direction Eurosport.
Deux heures plus tard.
Pour une rediffusion.
Les mêmes images triomphantes.
La même émotion orchestrée.
Sauf que.
Attendez voir.
Eurosport, à ce qu'il me semble, emprunte les images du canal de diffusion international.
Les images relayées dans le monde entier.
Des images mises en boîte par TF1, qui a l'exclu du Mondial.
Mais des images débarrassées des inserts spécialement conçus par TF1 pour les télespectateurs de TF1.
Et ça donne quoi, une redif' de match par Eurosport sans la plus-value TF1?
Une fin de match exonérée des plans répétés sur Sarkozy.
Un dernier quart d'heure sans Sarkozy.
Sans Sarkozy, ni son regard humide de joie.
Ce qui revient à dire que.
TF1, à qui on ne la fait pas, se débrouille pour aditionner à la réalisation officielle des images maison.
Des exclus.
Fournies par deux, trois caméramen postés en des endroits stratégiques du stade.
Dont un spécialement affrété à la surveillance de la corbeille officielle.
Prêt à bondir sur Sarkozy.
Dont au final le regard baigné de joie dans la nuit galloise longtemps s'imprégnera sur les rétines des 16,6 millions de téléspectateurs amassés devant la Une.
C'est pas mignon?
Fadela (ah-ah-ah!) Amara (ah-ah-ah!)
Depuis quand je n’avais plus ri comme ça?
Je me demande.
Peut-être depuis la fois où les culs-pincés de l’UMP s'étaient composé des airs affectés en racontant que les tests ADN, ce serait un sacré coup de main donné à tous les crève-là-dalle qui pullulent devant nos frontières - qu'aviez-vous imaginé?
Les gars de l’UMP se mordaient les joues pour s’empêcher de se marrer.
Je les adore.
Une que j’ovationne par-dessus tous, c’est elle.
Fadela Amara.
Ni pute, ni soumise.
Nigaude.
Dame de fière compagnie, petite sœur des banlieues, passée à l’ennemi en échange d’un maroquin flambant neuf.
Seulement vous pensiez quoi ?
Que Fadela allait la boucler au prétexte d’un colocation avec la pieuse Boutin ?
Naaaaan… Fourrage de doigt dans l’œil.
Fadela n’a rien perdu de son esprit militant, battant, engagé, audacieux, vif.
Aussi Fadela menace-t-elle.
De claquer la porte si, bordel de merde ! (car Fadela s’agace fort), Sarkozy continue longtemps comme il le fait à « instrumentaliser l’immigration ».
Ouech, Fadela menace.
Quand Sarkozy instrumentalise.
Standing-ovation pour Fadela.
C’est vrai quoi : instrumentaliser.
C’est dégueulaaaaaasse.
Odieux.
Alors voilà, on est prévenu.
Que Sarkozy instrumentalise encore.
Qu'il ose seulement.
Et alors là.
Là.
Fadela prendra ses cliques.
Ses claques.
Ainsi que son propre instrument.